Hasard du calendrier ou volonté de montrer qui a la plus grosse (influence), deux des principaux guides français ont organisé, lundi 12 novembre, leur grande soirée annuelle à l’occasion du lancement de leur nouvelle sélection. Le Fooding d’un côté, le Gault&Millau de l’autre. Atabula était présent sur les deux événements et vous décrypte le match des soirées.
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L’invitation
Gault&Millau
Pas d’invitation papier cette année. Avec quelque douze événements annuels, le Gault&Millau a fait le choix d’arrêter les invitations au format papier pour se concentrer sur, d’une part, les invitations par courrier électronique puis, d’autre part, sur les relances par téléphone ou par SMS.
Le Fooding
Au Fooding, on aime le papier (et les graphistes). Invitation imprimée donc, avec un visuel en provenance du Larousse gastronomique de 1938 avec huîtres, œuf dur, langoustines et os à moelle.
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Le lieu
Gault&Millau
C’est immense, c’est beau, très beau même. Station F, C’est du plus plus plus ! 1 000 places assises, ouverture sept jours sur sept, des wagons et des arbres à l’intérieur, des immenses ballons colorés, tout cela dans la Halle Freyssinet, avec ses 13 mètres de hauteur sous plafond. Il y avait comme un petit côté champêtre avec ces grandes tables blanches joliment dressées. Encore un peu, et on se serait cru un dimanche à la campagne.
Le Fooding
Après Bouillon Pigalle en 2017 (restaurant qui n’avait pas encore officiellement ouvert lors de la soirée), place au Train Bleu hier (117 ans d’activité et entre 17 et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel nous glisse un invité). Malin : les gares et leurs restaurants prennent du galon depuis quelques années et le contraste est saisissant entre l’extérieur du hall 1, glauque un lundi soir, et la sono qui frappe le parquet à l’étage. Patrick Ropert, patron des gares françaises présent à la soirée, affichait une mine réjouie et pour cause : quoi de mieux que Le Fooding pour dynamiser symboliquement les ambassades SNCF ?
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Population
Gault&Millau
500 invitations et… 505 personnes présentes. Un beau succès !
Parmi les chefs : Alexandre Gauthier, Jean Sulpice, Christian Le Squer, Arnaud Lallement, Gilles Goujon, Yoann Conte, David Toutain, Arnaud Donckele, Alexandre Couillon, Jean-François Piège, Guy Savoy, Michel Sarran, Christophe Bacquié, Christopher Coutanceau, les frères Tourteaux, Alan Geaam, Georges Blanc…
Le Fooding
Il y a les VIP. Joey Starr (t-shirt « Oui ! »), Manu Payet (casquette), le Youtubeur Monsieur Poulpe, Djamel (casquette) et sa sublime compagne, l’acteur Atmen Kelif et un bonhomme aux faux airs de Lorànt Deutsch. On aurait même juré avoir vu Bérénice Béjo. Les journalistes (JDD, M Le Monde, L’Obs, Le Monde) ont répondu présents. Le Figaroscope aussi, sous les traits d’Emmanuel Rubin, dont les initiés savent qu’il a fait partie du noyau d’origine du guide. A part ça, on a également croisé des Japonais maigres au manteau long et aux binocles arrondies, une dame à l’excentrique chapeau et surtout des créatures (hommes, femmes, autres) plus belles les unes que les autres.
Parmi les chefs : la tribu Fooding est là, d’Yves Camdeborde à Simone Tondo en passant par Pierre Jancou, Cyril Lignac et Pierre Touitou. Vus aussi : Adrien Ferrand, la cheffe de Tempero, Taku Sekine ou encore Sylvestre Wahid.
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Le format de la soirée
Gault&Millau
Une petite tranche de jambon pour accueillir les invités, un espace accueil où l’on vous donne votre numéro de table, un vestiaire à droite puis le cadre imposant et magnifique de Station F. Après l’apéritif rapidement bu, les hôtesses demandent à chacun de trouver sa place parmi la grosse trentaine de tables réparties sur trois espaces. Il n’est que 19h30. Le repas sera assis. Un petit peu partout, des écrans retransmettent la cérémonie.
Le Fooding
Buffet et donc débout, forcément. 400 à 500 personnes attendues. A 20h30, les portes ouvrent. A 21h47, les lauréats défilent. 22h30 : soirée Nespresso dans un salon (indication via des petits beurre sur lesquels on a gravé les précieuses infos).
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Ambiance
Gault&Millau
Bon enfant, mais plutôt bien élevé. Tout le monde est à table, ça discute gentiment. Les chefs sont mélangés avec les journalistes, les partenaires et autres acteurs du monde de la gastronomie. Dès le début du repas, la cérémonie est retransmise sur les écrans et il devient difficile de discuter, sauf à parler très fort.
Le Fooding
Cool, cool, cool. Aux manettes : Flavien Berger, (nouvelle vague pop), Basile du Manksi (Parisien qui dans son dernier clip fait du skate sur des nuages et fesses nues) et Saint DX (« pop aérienne et funky » peut-on lire dans la presse »). Côté vestiaire, pas une simple hôtesse mais un photo-reporter de talent à chapeau, également community manager d'Arte à ses heures perdues.
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La cérémonie
Gault&Millau
Pour une fois, pas de trop longs discours, pas de digressions inutiles. On sent que l’équipe a envie d’avancer vite. Les différents lauréats montent sur scène par grappes. La cérémonie a lieu entre les trois services du repas. Pour une fois, il n’y a pas ce sentiment de cérémonie interminable.
Le Fooding
Expéditive : un gros quart d’heure pour caser tous les cafés, restaurants et bars du jour en leur faisant s’afficher eux-mêmes avec la banderole plastifiée maison avec laquelle ils repartent.
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À manger et à boire
Gault&Millau
Grosse mozzarella, charcuteries, risotto, tiramisu : du 100% italien. Normal puisque le restaurant qui accueille n’est autre que La Felicita, table
Le Fooding
16 grignotages dans un joyeux mélange des genres très Fooding : saumon d’Écosse « en belle vue moderne » par Cyril Lignac, tarama à la poutargue de la jeune cheffe grecque Mikaela Llaroutsos, pâtés en croûte du champion du monde Yohan L’astre, « bhel puri » du restaurant indien Desi Riad, croquembouches de Sébastien Gaudard et crêpes Suzette du Breizh Café. À boire : eau S.Pellegrino, champagne Mumm et café Nespresso (avec tasse comestible de la marque Les Petites Françaises)
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Dress code
Gault&Millau
Veste blanche pour les chefs, plutôt veste et chemise pour les autres. Du classique « trendy ».
Le Fooding
"Buffet de gare" sur l'invitation. Sur le terrain, 100% libre et une pointe d'extravagance. La direction du Fooding faisait dans le détendu smart : Alexandre Cammas, cape orangée vieillie et son associée Marine Bidaud, haut clair fleuri et pantalon patte d’eph’.
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Sentiment global
Gault&Millau
À part quelques petits détails (sonorisation…), la soirée a été un vrai succès. Du monde, une ambiance conviviale, une cérémonie pas trop longue, un cadre enchanteur et un service prévenant : le Gault&Millau a réussi sa soirée. L’ensemble était parfaitement cohérent avec le positionnement du guide. Voilà l’essentiel.
Le Fooding
File d'attente jusqu'à une heure avancée de la soirée, sono underground, une pincée de stars, de jeunes cuisiniers et cuisinières, une faune qui ne se jette pas sur les buffets et sait s'habiller : une soirée dans l'esprit Fooding.
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Sur le même sujet → Guide Fooding 2019 : palmarès au féminin pluriel / Dossier Gault&Millau 2019
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Pratique → Gault&Millau 2019, en vente, 29 euros / Le Fooding, en vente, 12,90 euros
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Photographie → © DR
OPINION
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